A PROPOS DU RAPPORT SICHEL

Paris, le 18 avril 2021
Chers adhérents, chères adhérentes, 

Suite à la publication du rapport de M. Sichel, et des remous qu’il a provoqués dans la profession, un collectif s’est constitué en Occitanie. Nombre d’entre vous ont signé la pétition lancée par ce collectif demandant à être reçu par le Premier Ministre afin que tous les projets de rénovation soient menés par un architecte. Certains d’entre vous sont surpris que l’Unsfa ne relaie pas cette action et nous ont interrogés sur ce point. Il nous semble donc essentiel de vous éclairer aujourd’hui sur la position que nous tenons face à ce rapport et les actions que nous menons pour que les architectes soient reconnus à leur juste place dans les textes sur la loi Climat qui vont découler du rapport Sichel. 
Dès sa sortie le 17 mars, la veille de notre manifestation « le printemps de l’Unsfa », nous avons réagi vivement auprès de notre ministre de tutelle, et la presse, via Batiactu, s’en est fait publiquement l’écho.
La dernière interview de M. Sichel dans BATIACTU a accentué notre sentiment d’une totale incompréhension et méconnaissance de notre métier et de nos savoir-faire (et de ceux de nos partenaires) et d’un flou total sur l’« accompagnateur » censé aider les ménages dans leurs projets de rénovation énergétique. 
Nous sommes intervenus publiquement, avec le CNOA pour démontrer les failles de ce rapport. Le cabinet d’E. WARGON a réagi en nous assurant que l’architecte ferait partie des accompagnateurs.   Nous sommes aussi soutenus sur ce point par Aurélie Cousi, et Corinne Langlois, respectivement directrice et sous-directrice de l’architecture au ministère de la Culture, avec qui nous avons échangé le jeudi 15 avril lors d’une visioconférence. 
L’accompagnateur va très probablement être inscrit dans la Loi Climat sur la base de ce rapport. En revanche nous devrons travailler avec le gouvernement sur la rédaction des futurs décrets d’application, notamment, en mettant en avant nos règles éthiques et déontologiques, notre maillage territorial et notre obligation d’assurance en tant que prescripteur et maitre d’œuvre compétent et formé. Cette démarche nous permettra de positionner les architectes comme les véritables « accompagnateurs » de ces rénovations grâce à notre niveau de garanties et de compétences. 
Aujourd’hui, c’est à ce niveau que doit se porter l’action syndicale et ordinale et non pas sur des demandes illusoires qui, de plus, ne manqueront pas d’être perçues comme corporatistes car elles demandent le retrait du rapport ou l’obligation du recours à l’architecte pour toute opération de rénovation énergétique.
Ne faisons pas la même erreur que lors de la Loi Elan. Des sénateurs et des députés sont contre cet aspect de notre profession, l’exigence d’un monopole est irréaliste et ne peut aboutir, d’autant que les architectes ne suffiraient pas à relever le défi du nombre de rénovations attendues dans les années à venir pour atteindre les objectifs des accords de Paris pour 2050
La position du CNOA comme la nôtre est que chaque professionnel de l’acte de bâtir doit pouvoir intervenir dans son champ disciplinaire. 
Ce sont ces positions que nous avons exprimées, et que nous défendrons avec nos partenaires dans la mise en forme de la loi Climat.